• La terre recrache toujours

    Après un siècle, la terre de la Somme continue à recracher les résidus de la Grande Guerre.

    Enfant (je suis né en 1957), je ramassais la ferraille dans les champs afin de me faire un peu d'argent de poche. Le métal le plus prisé était les bagues de réglage en cuivre des obus. Après une bonne averse, c'était le moment idéal pour ramasser car la ferraille affleurait sur la terre des champs. Nous stockions nos trouvailles afin de les vendre au meilleur prix en fonction des fluctuations du marché. Régulièrement, le ferrailleur passait dans les villages afin d'acheter les stocks réalisés.

    Inconscients, nous récupérions la poudre des cartouches ramassées afin de la faire brûler en traçant des motifs.

    Actuellement la terre rejette toujours ses impuretés. Ne pas toucher, surtout les obus entiers.

    La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

    Mon père travaillait dans l'agriculture et régulièrement le soc des charrues heurtait et remontait à la surface des obus. Afin de gagner des terres cultivables, les taillis et bosquets étaient incendiés. Il fallait alors se tenir éloigné car "ça pétait régulièrement".

    Au cours des randonnées quelles soient pédestre ou cycliste, vous découvrirez sur la ligne de front des résidus entreposés sur le bord des champs.

    Les services de déminage ont toujours une activité soutenue dans le secteur.

    La presse locale, voire nationale, relate régulièrement des accidents mortels dus à des manipulations hasardeuses d'anciennes munitions que certains collectionnent au mépris de toute règle de sécurité.

     

    La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

     La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

     La terre recrache toujours

    Eclats d'obus et grenade non explosée.

    La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

    La terre recrache toujours

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